Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porte et appuya contre de toutes ses pattes pour la faire ouvrir.

Mais il ignorait la mécanique des serrures et rien ne bougea ; il gratta alors, rien ne changea ; il mordit ensuite et ses dents s’enfoncèrent ; lorsqu’il les retira, la porte resta close.

Et n’entendit-il point alors la voix de la Guélotte qui menaçait :

— Ah ! sale charogne, tu ne veux pas te coucher, attends un peu !

Un claquement suivit aussitôt, la porte toute grande s’ouvrit et la paysanne, raide et revêche, apparut, le fouet à la main.

Miraut, la tête basse, avait déjà battu en retraite et s’était caché sous une vieille crèche, parmi des instruments hors d’usage, tandis que l’autre, satisfaite, rebarricadait violemment l’ouverture après avoir fait claquer son fouet.

Il était imprudent de s’aventurer dans cette direction : Miraut se tourna du côté de la rue. Là encore, mêmes efforts, mais rien ne fit céder les lourds battants de chêne, armés de clous.

Et pourtant, peu de chose séparait le chien de dehors. Il pouvait entendre les poules qui, intriguées de son reniflement, s’approchaient avec prudence de l’huis en faisant cococo !… cocodê ! et le coq qui battait des ailes, faraud.