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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/82

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Mais Miraut hurlait déjà sous la trique dont la femme s’était armée pour le rosser, tandis que son mari, derrière qui il s’était réfugié, parant les coups comme il pouvait, essayait de calmer sa conjointe, très ennuyé pour excuser ce délit domestique qui se traduisait par un débit chez le cordonnier.

À la fin, tout de même, il se fâcha et il y eut entre les deux époux une scène terrible au cours de laquelle la Guélotte jura entre autres choses qu’elle s’en irait si ce salaud-là n’était pas fichu à la porte, séance tenante.

Devant l’attitude froide et le calme de Lisée qui lui demanda, goguenard, où elle pourrait bien aller traîner ses viandes, elle en rabattit un peu de ses prétentions et exigea seulement comme punition, que le chien fût emprisonné toute l’après-midi à la remise.

Immédiatement, on reconduisit à la paille Miraut qui se remit à hurler de toutes ses forces, après avoir en vain flairé les portes.

De guerre lasse, il se coucha jusqu’à l’instant où, mu par son farouche instinct de liberté, il entreprit une nouvelle et minutieuse inspection des ouvertures de sa prison.

La remise donnait en arrière sur l’écurie. Dans la porte de communication, une chatière avec battant refermant le trou avait été ouverte.