Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/88

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l’éponge. Tu en seras vite délivrée et personne ne saura rien.

— C’est ce qu’il y a de mieux à faire, convint la paysanne : je vais lui en griller une tout de suite.

Et elles revinrent à la cuisine, portant la poule par les pattes.

La Guélotte chercha une éponge et posa son poêlon sur le feu ; mais au moment où elle jetait le beurre dedans pour le faire chauffer, Lisée rentra inopinément.

— Tiens, tiens, tiens, s’exclama-t-il ! Il paraît qu’on fait des frichetis quand je ne suis pas là, on se soigne. Ça ne m’étonne plus que tu te portes bien ! Qu’est-ce que vous êtes encore en train de fricoter vous deux ?

— Regarde donc ce que ta rosse m’a fait, répliqua sa femme et tu iras voir la porte de ton écurie et la tête de mes lapins.

— Dis-moi un peu ce que tu allais faire cuire.

» Il me semble que ça ne t’empêche pas de te soigner, sacrée gourmande, le mal que peut te faire mon chien. Ah ! fichtre non ! tout pour la gueule !

» Eh bien, répondras-tu ? Tu dois être contente, tu en auras du fricot, tu ne savais pas ce que tu voulais manger avec ton pain. En voilà de la pitance !