Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/96

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vol un bout de pain qu’on lui jetait, léchait la main d’un moutard qui l’appelait et le caressait, puis repartait rapide au coup de sifflet de son maître.

L’ayant rejoint, il bondissait devant ses pas, se retournait, lui sautait à la barbe pour le lécher et lui dire : « Me voilà, je ne suis pas perdu, ne t’inquiète pas », puis repartait pour de nouvelles et fructueuses explorations.

Devant son seuil, gourmandant un peu, Lisée l’attendit.

— Eh bien ! petit rouleur, tu ne peux donc pas me suivre ? Tu sais, tu finiras sûrement, un jour ou l’autre, par te faire flanquer quelques coups de balai dans les côtes si tu continues à fouiner comme ça et à bouffer ce qui n’est pas pour toi.

Ce discours ne convainquit point Miraut et ils rentrèrent.

Une bonne odeur de poule fricassée s’exhalait d’un casserole, et Lisée qui se sentait une faim de loup se félicita intérieurement de ce que son petit camarade eût eu le bon esprit, pour faire l’affaire à une des pensionnaires emplumées de la basse-cour, de ne point prendre au préalable conseil de la patronne.

— On n’y goûterait jamais, sans des malheurs ( ?) comme ça, pensa-t-il. Et il s’enquit, par reconnaissance