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la guerre des boutons


– Ah ! ah !

– Neuf boutons de tricot, un de plus que le compte, ajouta-t-il ; vous savez qu’on n’en donne que quatre pour un sou.

– C’est la Marie, expliqua Lebrac, qui l’a eu en marchandant.

– Quatre boucles de pantalon !

– Un bon mètre de lastique ! Et Tintin l’étendit pour faire voir qu’on n’était pas grugé.

– Deux agrafes de blouse !

– Sont-elles belles ! hein ! fit Lebrac, qui songeait que l’autre soir, s’il en avait eu une, peut-être, enfin… bref…

– Cinq paires de cordons de souliers, renchérit Tintin !

– Dix mètres de ficelle, plus un grand bout de rabiot qu’elle a eu parce qu’elle achetait pour beaucoup à la fois !

– Onze aiguilles ! une de plus que le compte ! et une pelote de fil noir et une de blanc !

À chaque exposition et dénombrement, des oh ! et des ah ! des foutre ! des merde ! exclamatifs et admiratifs saluaient le déballement de l’achat nouveau.

– Chicot ! s’écria tout à coup Tigibus, comme s’il eût joué à poursuivre un camarade ; mais à ce signal d’alarme, annonçant l’arrivée du maître, tout