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la guerre des boutons


Ouhe !… ouhe !… ouhe !… fit derrière son chef le chœur des guerriers Longevernes incapable de se dissimuler et de contenir plus longtemps son enthousiasme et sa colère.

L’Aztec des Gués riposta :

Longeverne,
Pique merde,
Tâte merde,
Montés sur quatre pieux
Les diabl’ te tir’ à eux !

Et le chœur des Velrans applaudit à son tour frénétiquement le général par des Euh ! euh ! prolongés et euphoniques.

Des bordées d’insultes furent jetées de part et d’autre en rafales et en trombes ; puis les deux chefs, également surexcités, après s’être lancé les injures classiques et modernes :

– Enfonceurs de portes ouvertes !

– Étrangleurs de chats par la queue[1] ! etc., etc., revenant au mode antique, se flanquèrent à la face avec toute la déloyauté coutumière les accusations les plus abracadabrantes et les plus ignobles de leur répertoire :

– Hé ! t’en souviens-tu quand ta mère p… dans le rata pour te faire de la sauce !

  1. De mon temps on ne parlait pas encore de roulure de capote ni d’échappé de bidet. On a fait des progrès depuis.