Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/27

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Les differentz, ou apres me laissa.
Car m’esbauchant Nature s’efforça
D’entendre, & veoir pour nouvelle ordonnance
Ton hault sçavoir, qui m’accroist l’esperance
Des Cieulx promise, ainsi que je me fonde,
Que me feras avoir la congnoissance
De ton esprit, qui esbahit le Monde.


Si le servir merite recompense,
Et recompense est la fin du desir,
Tousjours vouldrois servir plus, qu’on ne pense,
Pour non venir au bout de mon plaisir.


En Daulphiné Ceres faisoit encor moisson,
Estant a Millery Bacchus en sa boisson :
Parquoy je puis juger, voyantz les vins si vertz,
Que Venus sera froide encor ces deux hyverz.


Je puis avoir failly par ignorance,
Celà me fault, maulgré moy, confesser :
Mais que je prenne en moy telle arrogance,
Que dessus vous je m’osasse avancer :
Je vous supply ne me vouloir penser
Si indiscrette a faire mon debvoir.
Bien est il vray, que je tasche a avoir