Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/82

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A telle ardeur, peine a douleur souffrir
En un espoir (plus vain, que lon ne pense)
D’une, peult estre, ingrate récompense :
Car de l’amour la force tant aigue
Pour bien servir ne peult estre vaincue.
Et plusieurs fois (& a la verité)
On voit celuy, qui à moins merité
Estre, pour vray, le mieulx recompensé
Qui ne deubt estre a tel bien dispensé.
En telle guerre, ou vertu sert de vice,
Ne vault avoir ferme foy, ny service.
Puis donc qu’on m’oste, & denye victoire,
Qui m’estoit deue, il est par trop notoire,
Que là, ou meurt, & ou gloire desvie,
C’est gloire aussi que tost meure la vie.
Aussi, ô Dieux, avec ceste mort mienne
Mourront mes maulx, & ma playe ancienne,
Mon esperance, & desir obstiné,
Et mon arbitre en mal predestiné,
Mon mal, ma peine avec mes fascheries,
Amour aussi avec ses tromperies.


confort.

Si lon pouvoit par un repentir cher
Donner remede, & quelque exploict chercher
Aux maulx receuz, & dommages passez,