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NÊNE.

Et, en elle-même, elle pensait :

— C’est de la ferraille… le tout lui coûte trente sous. Mais comment a-t-il songé à cela ? Qu’est-ce qui le prend cette année ?

Boiseriot riait, bonhomme, content de vivre.

— Quand tu te marieras, je t’offrirai un beau cadeau… laisse venir !… Ton parrain n’est pas riche, mais il vit tout seul comme un vieux loup… Il pourrait bien te payer un collier d’or ou te faire un douzain d’écus, quand tu te marieras…

— Je n’ai pas de galant.

— Faut en chercher un, ma petite.

Ils furent un moment silencieux, puis ils parlèrent du temps qu’il faisait et des nouvelles pratiques de Violette. Celle-ci levait des yeux innocents, mais toute sa ruse veillait.

— Il finira bien de lantiponner, pensait-elle ; qu’est-ce donc qui lui trotte en tête ?

À la fin, il fit, négligemment :

— Tu es allée aux Moulinettes, voir la pêche de l’étang ?

— Oui… et je ne le regrette pas. Sans vous je n’en aurais pas eu l’idée ; je vous remercie de m’avoir prévenue.

— Il y avait du poisson ?

— Beaucoup ; j’en ai acheté à celui dont vous m’aviez parlé.

— Michel Corbier ?

— Oui… un bel homme et bien aimable… Vous vous êtes fâché contre lui : vous deviez avoir tort.