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Page:Perochon - Nene.djvu/143

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NÊNE.

— Jules, dit Madeleine, est-ce vrai que tu te maries ?

Il était si bien lancé qu’il se contenta de répondre :

— Je suis innocent, Dieu me protège.

— On m’a dit ça, pourtant… on m’a dit que le maire devait te marier…

— Le maire, que le diable le brûle !

Cette fois, il s’était levé et avait couru vers la porte.

— Assieds-toi Jules ; il ne viendra pas ici, va… assieds-toi donc.

Il ne voulut rien savoir, resta debout, l’œil sur la sortie.

— Chez les Dissidents, y a-t-il encore du pain pour Jules qui n’a pas fini son lard ?

Madeleine lui tendit un petit grignon ; il goba le reste du lard et dit :

— Chez les Dissidents, y a-t-il encore du lard pour Jules qui n’a pas fini son pain ?

— Tu n’es pas beau ! dit Madeleine ; contente-toi de ce qu’on te donne. Tiens, prends ce morceau encore et laisse-moi : je n’ai pas le temps…

Il cacha le bout de lard dans sa main et mangea le pain sec.

— Chez les Dissidents, y a-t-il…

— Ah non ! fit Madeleine qui poussait sa besogne ; c’est assez, tu n’as plus faim.

— Les Dissidents ont des clous à leurs sabots ; c’est riche, ça !