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Page:Perochon - Nene.djvu/163

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NÊNE.

— Eh bien non ! je veux payer avec mon argent.

Elle remit la pièce et emporta sa bourse à elle. Le marchand avait déjà plié les deux sarraus.

— Vous devriez me donner deux petits mouchoirs pour mettre dans la poche…

— Ce n’est pas possible, madame… Mais je vous en vendrai au prix d’achat.

Madeleine paya les sarraus et les mouchoirs. Puis elle prit encore un beau ruban de soie rouge pour les cheveux de Lalie ; et encore, deux fines paires de bas, ajourés de façon plaisante.

— Vous videz ma bourse ! disait-elle au marchand et elle riait.

Le marchand répondait :

— Vous n’avez pas l’air de le regretter ! Vous avez bien raison, allez !… Je le comprends bien : j’ai des enfants, moi aussi.

— Ah ! Et vous demeurez loin d’ici ?

— Je le crois bien !…

Le marchand devint un peu rouge.

— Je le crois bien !… C’est en Auvergne… J’ai quatre petits. Quand je m’en vais, ça me tourne le sang, fouchtre !

— Un père, dit Madeleine, peut encore faire cela… mais si la mère était obligée de s’en éloigner comme vous faites…

— La mère ! Ah oui, la mère ! Elle les a bien laichés !

— Elle est morte ? demanda Madeleine.

— Non… elle est partie… Où est-elle à présent ?