— Oui… ce que j’en fais, ce n’est pas pour mon plaisir… ce ne sera peut-être pas non plus pour le vôtre.
— Ah bah ! dit Violette en s’arrêtant.
Violette dit : Ah bah ! et elle se mit à rire d’un petit rire sec. Ses yeux coururent sur Madeleine de la tête aux pieds.
Si bien que Madeleine demanda avec un peu de colère :
— Qu’avez-vous à m’examiner ? Mon cotillon ne va-t-il donc pas bien ?
— Au contraire ! il fait tout à fait le rond. Ma grand’mère en portail un pareil qu’elle tenait d’héritage.
— Vous avez une bonne langue !
— À votre service !
Elles se regardèrent un bon moment jusqu’au fond des yeux et puis Violette redressa sa jolie tête insolente.
— À votre tour, dit-elle, que trouvez-vous donc sur moi qui ne soit pas à votre goût ?
Madeleine répondit :
— C’est votre montre que je regarde ; je la trouve jolie.
— Voulez-vous la voir de plus près ?
— Merci ; je la vois fort bien. C’est une petite montre à la mode nouvelle ; ce n’est pas une montre d’héritage comme le cotillon de votre grand’mère.
— Vous avez bien dit ça !… mais, qu’elle soit à la mode ou non, ce n’est pas votre affaire.