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NÊNE.

Le soir même elle guetta Violette qui devait passer près des Moulinettes pour revenir à Chantepie. Ce fut en vain ; et ni le lendemain ni le surlendemain, Violette ne passa.

Enfin le vendredi soir, comme Madeleine cueillait des légumes dans le jardin, elle entendit du bruit sur la route ; elle se redressa et reconnut les deux petites apprenties qui, l’air très amusé, jacassaient en marchant. Elle les laissa disparaître, puis elle s’avança sur la route.

— Ah ! Bien ! murmura-t-elle.

Au tournant de la haie, à une centaine de pas en arrière, Violette était arrêtée devant Michel et, la tête penchée, faisait des coquetteries.

— Bien, bien ! je vais me poster plus loin.

Elle se retira silencieusement, revint vers la maison, puis, ayant jeté un coup d’œil aux enfants, fila par les derrières du côté de l’étang.

Elle n’eut pas longtemps à attendre ; Violette venait d’un pas leste ayant hâte de rejoindre ses apprenties. Quand elle fut assez près, Madeleine, franchissant un échalier, s’avança sur le milieu de la route.

— Bonsoir, mademoiselle Violette !

— Bonsoir ! fit la tailleuse et elle s’écarta un peu de son chemin pour passer vite.

Alors Madeleine dit :

— Vous avez l’air bien pressée !

— C’est que je le suis en effet !

— Pourtant, j’aurais quelque chose à vous dire.

— Vous ?