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Page:Perochon - Nene.djvu/199

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NÊNE.

rissez donc seulement celle-ci qui est petite… Puisque vous en savez si long, empêchez-la donc de souffrir !

Le petit médecin se mit à rire jaune, toute sa jactance fauchée. Et il s’en alla, disant à Michel :

— Elle n’est pas commode, votre bourgeoise.

Dès qu’il fut sorti, Madeleine appela Gédéon.

— Va-t’en à l’Hardilas, dit-elle, et ramène Julie la Rouge qui traite pour le feu. Il faut tout essayer.

Michel qui rentrait, murmura :

— Que voulez-vous qu’elle fasse après le médecin ?

Madeleine ne broncha, ni ne répondit. Elle ne lui avait pas encore parlé ; elle ne s’occupait pas de lui.

Il reprit un peu plus fort :

— Le temps des sorciers est passé.

Puis comme elle ne répondait toujours point, il s’enhardit jusqu’à avancer tout près du lit.

— Madeleine, dit-il, vous devez être morte de fatigue. Je vais prendre votre place… Je lui soutiendrai la tête aussi bien que vous et, s’il faut la promener, je la promènerai… Entendez-vous, Madeleine ?

Elle se détourna comme elle s’était détournée vers le médecin ; elle ne dit rien cette fois, mais son regard fut si implacable que Michel recula.

La sorcière de l’Hardilas vint dans la matinée, à moitié aveugle, très vieille, très sale et l’air méchant.

Tout de suite, elle indiqua son remède : trois araignées, trois limaces, trois lombrics coupés en