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NÊNE.

où il se montrait le plus humble et le plus aimable, le souvenir atroce lui passait dans l’idée et elle levait vers le jeune patron, au cœur changeant, des yeux secs qui ne pardonnaient pas.

L’hiver vint. Jo eut la rougeole.

Boiseriot prenait le café chez Violette. Ils avaient déjeuné en tête en tête, la mère de Violette étant occupée dans le bourg à une lessive.

Toute sa ruse au guet, Boiseriot questionnait Violette. Chaque parole qu’il lançait cachait un piège où elle ne pouvait manquer de se prendre… mais jusqu’à présent elle avait tout esquivé et quant à lire en ses yeux, c’était chose impossible.

— La mâtine, pensa Boiseriot, elle a de l’aplomb ! Je n’arriverai pas à connaître ses idées.

Il perdit patience.

— Toi, ma filleule, dit-il, tu n’es pas facile à confesser ; celui qui y réussira sera plus fin que moi.

Et puis quittant ce ton chagrin, il leva la tête pour l’attaque directe.

— Pour te confesser, toi, il faudrait un vieux curé bien rusé qui en aurait entendu de toutes les couleurs et qui saurait démêler sa laine… Non, ce