n’est pas un jeune abbé qu’il te faut, n’est-ce pas, petite ?
Violette eut un vif mouvement de tête, elle devint blanche et sa parole siffla.
— C’est à cela que vous vouliez en venir ?
Il eut l’air très surpris.
— Mais tu te fâches, je crois bien !… Qu’est-ce que je t’ai dit ? Je ne vois pas…
Elle lui coupa la parole violemment.
— Inutile de faire l’innocent !… C’est donc pour me honnir vous aussi que vous êtes venu déjeuner avec moi ? Sachez que je ne suis pas d’humeur à vous laisser ce plaisir.
Elle s’était levée et rangeait bruyamment des verres sur le dressoir. Lui, tapotait sur la table, laissant passer l’orage.
— Ah ! vous voulez me faire de la morale !… Violette, on dit ceci… Violette, on dit cela… Je m’en moque ! je m’en moque ! je m’en moque !
Un verre se cassa avec un bruit clair. Violette se tut, soudain calmée ; puis elle fit un pas de danse et éclata de rire.
— Ah mon beau parrain ! vous avez tout de même raison : ce petit abbé n’était pas bien fin !
— Je ne comprends pas, dit Boiseriot ; il y a donc une histoire ? Je ne sais rien, moi !
Mais elle haussa les épaules.
— Vous ne savez pas !…
Elle s’était approchée de lui, et au fond de ses yeux se levait une flamme d’impudence téméraire. Elle avait envie de crier :