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Page:Perochon - Nene.djvu/216

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NÊNE.

larmes qui venait très vite. Elle reconnut Tiennette et n’eut pas le temps de s’étonner : la petite franchit l’échalier et, tout de suite, se mit à dire, en grand trouble :

— Tu sais, je m’en viens chez nous !… Il y a assez longtemps que cela dure… Je ne suis pas voleuse… le reste, passe encore, mais pas cela !… Je ne retournerai pas là-bas… L’an passé, j’y étais bien ; maintenant je ne sais pas ce qu’ils ont…

Madeleine lui prit les mains, l’attira vers le fossé.

— Qu’est-ce qu’il y a… allons raconte moi…

— Je ne suis pas une voleuse, criait la petite… Je ne veux pas qu’on ait l’air de le croire ! Et puis sur ma conduite il n’y a rien à redire !…

— Apaise-toi !… viens t’asseoir ici.

Tiennette s’assit mais il lui fallut un bon moment pour se remettre. À la fin, pourtant, Madeleine put comprendre les choses.

Tiennette était gagée chez des fermiers catholiques dans un petit village près de Chantepie. C’était la deuxième année qu’elle passait dans cette maison. D’abord tout avait bien marché, avec les patrons comme avec les autres valets du village. Mais à la Toussaint de nouveaux valets étaient venus qui avaient mis le désordre. On avait commencé par la tenir à l’écart parce qu’elle était seule de sa religion ; puis on avait fait des cancans sur son compte : elle allait ici, elle faisait cela, elle se conduisait mal…

— Il y a un triste gars qui vient souvent à la maison, ce Boiseriot qui a été chassé des Moulinettes…