— Bonjour ! dit-elle ; vous m’amenez une petite nouvelle ?
Comme Madeleine restait interdite, elle expliqua :
— Je suis la sous-maîtresse… elle sera dans ma classe.
Et tout de suite, elle se baissa pour embrasser Lalie.
— Bonjour, ma belle mignonne ! tu es contente de venir à l’école ? Je te donnerai un beau livre avec des images…, et puis nous nous amuserons, tu verras ! Comment t’appelles-tu ?
— Elle s’appelle Eulalie, dit Madeleine.
— Eulalie, sais-tu jouer à la poupée ? ou bien à cache-cache ? Je t’apprendrai à danser la ronde… Comme tu as une belle robe, Eulalie ! J’en voudrais une toute pareille… Et ce panier ! Qui t’a donné un si joli panier ?
Lalie souriait, les yeux fixés à terre. Madeleine dit :
— Allons, ne sois pas si sotte ; réponds à la demoiselle.
— Oui réponds-moi ! Je ne suis pas méchante… Où as-tu trouvé ce beau panier ?
— C’est Nêne qui me l’a donné.
— Nêne ?
— C’est moi qu’elle appelle ainsi, dit Madeleine. Elle n’a plus sa mère, c’est moi qui l’ai élevée, ainsi que son petit frère.
La sous-maîtresse souleva l’enfant, la tint sur sa poitrine ; apercevant la cicatrice de la joue, elle demanda :