Page:Perochon - Nene.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
NÊNE.

— Nêne ! Nêne !… où es-tu, Nêne ?

Maintenant elle était gagée à la Grand’Combe chez… Elle ne se souvenait plus seulement !…

Elle se releva. Parce que son chagrin était trop visible, elle laissa la route et prit une sente traversière ; une sente qui s’en allait du côté des Moulinettes, précisément…

Son cœur sautait dans sa poitrine : ploc ! ploc ! et ses jambes étaient déjà très lasses.

À la barrière d’un champ, un laboureur cria :

— Bonjour, Madeleine !

Elle releva la tête : c’était Corbier ! Il avait l’air heureux et de bel accueil.

— Bonjour ! dit-elle ; vous labourez !

— Oui… pour le maïs… J’ai une charrue neuve, ma brabant était trop lourde ; j’ai acheté une « navette », tenez, regardez !

Tout à sa joie nouvelle il ne voyait pas le pauvre visage anxieux. Elle dit :

— Les enfants vont bien ?

— Tout à fait ; je vous remercie… Les premiers jours ils étaient désireux de vous voir… Maintenant, cela va tout seul : Violette les a apprivoisés…

Elle détourna la tête. Alors, seulement, il s’aperçut de son trouble, et il dit bonnement :

— Vous savez Madeleine… vous nous avez donné, quatre années durant, beau travail et grande amitié… quand votre idée sera de passer aux Moulinettes, cela nous sera toujours contentement… Et je désire que vous viviez en joie et en santé, Madeleine.

— Moi de même… Merci Corbier !