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JEANNE-DES-HARENGS






Je retenais l’autre jour, après une longue absence, dans le petit village où j’ai été élevé.

Emu, comme on doit l’être au retour de l’exil, je cherchais du regard quelques-uns des chers souvenirs éparpillés jadis.

Hélas ! j’avais compté sans le temps et le progrès.

L’un avait renversé le vieux mur croulant, le bâtiment au toit de « lave » ; l’autre avait édifié sur ces ruines une maison toute neuve, bien jolie, mais qui ne pouvait rien me dire… nous ne nous connaissions pas.

Quand je débouchai sur la place, je la trouvai belle, agrandie, ornée d’un square… oui…, mais la petite rivière, qui courait libre et joyeuse autrefois, se cache maintenant sous un tunnel sombre.