Les petits-enfants de ce dernier, Jean et Marguerite, venaient quelquefois jouer avec moi, quand leur mère les amenait passer quelques jours chez leur grand-papa. Marguerite était même la filleule de ma grand’mère.
M. Salmont était très bon pour moi. Quant aux deux autres, ils ne pouvaient pas souffrir les enfants, — la dame surtout.
Dès que j’approchais, c’étaient des cris d’effroi. J’allais salir sa robe, lui marcher sur les pieds, déranger sa toilette…
Son mari me gratifiait régulièrement d’un « bonjour, petit » accompagné d’une tape sur la joue ; et nos rapports se bornaient là.
J’allais donc me réfugier près de M. Salmont, qui m’asseyait sur ses genoux et vidait ses poches, toujours remplies de friandises à mon intention.
Mais, ce jour-là, on pense bien que je n’avais pas même voulu demander pardon à ma grand’mère, et j’étais déjà couché vers sept heures et demie, quand les habitués arrivèrent.
« Où donc est Maurice ? demanda mon vieil ami.
— Il est au lit, répondit ma grand’mère.
— Serait-il malade ?
— Non, mais laissez-le s’endormir. Je vous raconterai