Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE

opère par contact ou par rayonnement ou de toute autre manière (pourvu que tout se réduise à de la glace fondue et à du mercure refroidi de 100° à 0°). Plus instructives encore ont été les expériences où, en faisant intervenir le frottement, on produit un échauffement par un abaissement de poids (Joule). Si profondément que l’on change le mécanisme qui enchaîne les deux phénomènes, on trouve invariablement 1 grande calorie pour 428 kilogrammes abaissés de 1 mètre.

De proche en proche, on a ainsi obtenu le Premier Principe de la Thermodynamique, auquel on peut, je pense, donner l’énoncé suivant :

Si avec un certain mécanisme on sait enchaîner deux phénomènes de façon que chacun d’eux soit l’unique répercussion de l’autre, il n’arrivera jamais, de quelque façon qu’on change le mécanisme employé, qu’on obtienne comme effet extérieur de l’un de ces phénomènes, d’abord l’autre, et, en surplus, encore un autre phénomène, qui représenterait un bénéfice[1].

Sans entrer dans autant de détails, c’est bien encore un procédé de même sorte que Sadi Carnot a mis en œuvre lorsque, saisissant le caractère essentiel commun à toutes les machines

  1. À moins que cet autre phénomène soit de ceux dont on sait déjà qu’ils peuvent se produire ou disparaître sans répercussion extérieure (tel est, d’après une loi de Joule, un changement isotherme du volume d’une masse gazeuse). En ce cas, au reste, le bénéfice peut encore être regardé comme nul.
III