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PRÉFACE

à feu, il a fait observer que la production de travail s’y trouve toujours accompagnée « par le passage de calorique d’un corps où la température est plus élevée à un autre où elle est plus basse ». Et l’on sait que cette observation, convenablement discutée, donne le Second Principe de la Thermodynamique.

Pour atteindre l’un ou l’autre de ces principes, on a mis en évidence des analogies, on a généralisé des résultats d’expérience, mais les raisonnements ou les énoncés n’ont fait intervenir que des objets qui peuvent être observés ou des expériences qui peuvent être faites. Aussi Ostwald a justement pu dire qu’en Énergétique on ne fait pas d’hypothèses. Sans doute, si l’on invente une machine nouvelle, on affirmera tout de suite qu’elle ne peut pas créer de travail, mais on peut aussitôt s’en assurer, et l’on ne peut appeler hypothèse une affirmation qui, sitôt formulée, peut être contrôlée par une expérience.

Or il est des cas où c’est au contraire l’hypothèse qui est instinctive et féconde. Si nous étudions une machine, nous ne nous bornons pas à raisonner sur les pièces visibles, qui pourtant ont seules pour nous de la réalité tant que nous ne pouvons pas démonter la machine. Certes nous observons de notre mieux ces pièces visibles, mais nous cherchons aussi à deviner quels engrenages, quels organes cachés expliquent les mouvements apparents.

IV