Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’AGITATION MOLÉCULAIRE

c’est-à-dire des nombres égaux de molécules. Plus rigoureusement, si , désigne le nombre de molécules qui se trouveraient dans un certain volume pour une répartition rigoureusement uniforme, alors que le nombre de celles qui s’y trouvent réellement à l’instant considéré est , la fluctuation , variable d’instant en instant, suivant les hasards de l’agitation, sera d’autant moins importante que le volume choisi sera plus grand. Pratiquement, elle sera déjà négligeable pour les plus petits volumes observables.

Dans le même sens, il y aura pratiquement égalité, pour une portion arbitraire du fluide, entre le nombre des molécules qui possèdent dans une certaine direction une certaine vitesse, et le nombre de celles qui ont la même vitesse dans la direction opposée. Plus généralement, si nous considérons au hasard un grand nombre de molécules à un instant donné, la projection sur un axe arbitraire (composante suivant cet axe) de la vitesse moléculaire aura zéro pour valeur moyenne : aucune direction ne sera privilégiée.

De même encore, la somme des énergies de mouvement, ou énergie cinétique totale relative à une portion donnée de matière, ne subira que des fluctuations insignifiantes pour toute portion accessible à l’observation. Plus généralement, si on considère à un instant donné, deux groupes de molécules en nombre égal (suffisamment grand) prises séparément au hasard, la somme des énergies cinétiques est pratiquement la même pour les deux groupes. Cela revient à dire que l’énergie

78