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VITESSES DES MOLÉCULES

vent laisser aucun doute : les vitesses calculées par les deux méthodes concordent peut-être au centième près. (Qualitativement, une raie est d’autant plus large que la masse moléculaire du gaz lumineux est plus faible, et que la température est plus élevée.)

Une fois bien établie cette concordance si remarquable, pour certains gaz et certaines raies, il sera légitime de la regarder comme encore vérifiée dans les cas où l’on ignore soit la masse moléculaire, soit la température, et de déterminer par là cette grandeur inconnue. C’est ainsi que Buisson et Fabry ont prouvé que dans un tube Geissler à hydrogène, le centre lumineux est l’atome d’hydrogène et non la molécule[1].


Rotations ou vibrations des molécules.

39. — Chaleur spécifique des gaz. — Nous n’avons encore porté notre attention que sur le mouvement de translation des molécules. Mais probablement ces molécules tournoient en même temps qu’elles se déplacent, et d’autres mouvements plus compliqués peuvent encore s’y produire, si elles ne sont pas rigides.

Lors donc que la température s’élève, l’énergie absorbée par l’échauffement de 1 molécule-

  1. Les mêmes physiciens, poursuivant ces belles recherches, sont en train de déterminer la température des nébuleuses d’après l’étalement de raies provenant d’atomes connus (hydrogène ou hélium) : après quoi ils pourront déterminer le poids atomique du corps (nebulium) qui émet dans les mêmes nébuleuses, certaines raies que ne donne aucun élément terrestre connu. Ainsi se trouvera découvert et pesé l’atome d’un corps simple dans des régions si lointaines que leur lumière met des siècles à nous parvenir !
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