Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'AGITATION MOLÉCULAIRE

-gramme du gaz ne peut qu’être supérieure à l’accroissement de l’énergie moléculaire de translation, que nous savons égale à . Pour chaque élévation de 1 degré, et à volume constant (de manière que toute l’énergie soit communiquée au gaz par échauffement, et non par un travail de compression) la quantité de chaleur absorbée par la molécule-gramme du gaz (chaleur spécifique moléculaire à volume constant) sera donc supérieure ou égale à unités C. G. S. d’énergie (ergs), c’est-à-dire à 2,98 calories[1] soit, sensiblement, 3 calories.

C’est là une limitation bien remarquable. Il suffirait, pour mettre en échec la théorie cinétique, d’un seul cas bien établi où la chaleur qu’abandonnent 3 grammes d’eau en se refroidissant de 1 degré élèverait de plus que 1 degré (à volume constant) la température de 1 molécule-gramme d’un corps gazeux. Mais cela n’a jamais eu lieu.

40. — Gaz monoatomiques. — On devait se demander si la chaleur spécifique moléculaire à volume constant (que nous appellerons ) pouvait s’abaisser jusqu’à cette limite inférieure de 3 calories. En ce cas il faudrait non seulement que l’énergie interne de la molécule ne changeât pas quand la température s’élève, mais que de plus l’énergie de rotation restât constamment

  1. Car ergs valent 12,5·107 ; ou, (puisque la calorie vaut 4,18·107 ergs}, 2,98 calories.
94