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L’AGITATION MOLÉCULAIRE

miques à des températures que nous pouvons atteindre (pour l’iode, la dissociation est déjà presque complète vers 1 500°). Il semble permis de supposer que cette dissociation est précédée par une modification intérieure à la molécule, la liaison entre les atomes se relâchant avant rupture complète, en absorbant de l’énergie.

Enfin, pour les gaz polyatomiques, nous devons nous attendre avec Boltzmann à ce que la chaleur soit égale ou supérieure à 6 calories. Et c’est bien la valeur trouvée pour la vapeur d’eau ou le méthane. Le plus souvent, au reste, le nombre trouvé est notablement plus grand (8 pour l’acétylène, 10 pour le sulfure du carbone, 15 pour le chloroforme, 30 pour l’éther). Comme les chances de modification intérieure dues aux chocs semblent d’autant plus grandes que la molécule est plus complexe, ces valeurs élevées n’ont rien qui doivent surprendre.

43. — L’énergie interne des molécules ne peut varier que par bonds discontinus. — Les divers gaz monoatomiques (tels le mercure ou l’argon) nous ont appris que l’énergie intérieure aux atomes ne dépend pas de la température. Il est donc raisonnable de penser que l’énergie absorbée à l’intérieur d’une molécule polyatomique quand la température s’élève se retrouve seulement sous forme d’oscillation des atomes invariables de cette molécule autour de positions d’équilibre, oscillation impliquant à chaque instant de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle pour les atomes en mouvement.

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