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ROTATIONS OU VIBRATIONS DES MOLÉCULES

Il est bien remarquable qu’alors on ne peut pas admettre que l’énergie de cette oscillation soit une grandeur continue, capable de varier par degrés insensibles. En ce cas, en effet, le raisonnement statistique de Boltzmann pourrait s’étendre jusqu’aux atomes vibrants, et, pour nous limiter aux molécules biatomiques, le supplément de chaleur absorbé par l’énergie cinétique d’oscillation à chaque élévation de 1° serait , soit 1 calorie, et en outre il y aurait de la chaleur absorbée par l’énergie potentielle moyenne de l’oscillation[1].

La chaleur spécifique d’un gaz biatomique, probablement égale à 7, ne pourrait donc en aucun cas être comprise entre 5 et 6, et plus simplement ne serait jamais inférieure à 6, car l’oscillation d’amplitude continûment variable ne commencerait pas à exister seulement au-dessus d’une certaine température.

Or nous avons vu que cela n’est pas : la chaleur spécifique des gaz biatomiques est généralement voisine de 5 ; elle grandit au reste lentement quand la température s’élève. C’est ainsi que (Nernst), pour l’oxygène O2 elle est 5,17 à 300°, 5,35 à 500°, et 6 à 2000°, température à laquelle l’oxygène se comporte donc comme font le chlore ou l’iode au voisinage de la température ordinaire.

  1. Ce deuxième supplément se monterait aussi à 1 calorie si, comme dans le pendule, la force tirant chaque atome vers sa position d’équilibre était proportionnelle à l’élongation (distance à la position d’équilibre), auquel cas il y aurait, comme dans le pendule, égalité entre l’énergie potentielle moyenne et l’énergie cinétique moyenne de l’oscillation (extension du théorème, indiqué en note au no 42 sur l’équipartition de l’énergie).
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