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ROTATIONS OU VIBRATIONS DES MOLÉCULES

ces quanta, de ces grains d’énergie, est d’ailleurs le produit de la fréquence (nombre de vibrations par seconde) propre à l’oscillateur, par une constante universelle indépendante de l’oscillateur.

Une fois ceci admis, on peut, comme l’a montré Einstein, en faisant des hypothèses simples sur la répartition probable de l’énergie entre les oscillateurs, calculer la chaleur spécifique à toute température en fonction de la fréquence . Lorsque la fréquence est assez petite ou la température assez élevée, on retrouve, comme dans la théorie de Boltzmann, l’énergie également partagée entre les degrés de liberté de translation, de rotation et d’oscillation.

44. — Molécules sans cesse en état de choc. — Chaleur spécifique des corps solides. — Je n’ai pas considéré jusqu’ici l’énergie potentielle qui se développe à l’instant même du choc, par exemple quand deux molécules s’affrontent avec des vitesses égales, s’arrêtant l’une contre l’autre avant de rebondir avec des vitesses inversées. Par molécule, l’énergie potentielle du choc est en moyenne nulle dans un gaz où la durée des chocs est très petite par rapport à la durée qui sépare deux chocs : en d’autres termes, à un instant pris au hasard, l’énergie potentielle de choc d’une molécule est généralement inexistante, et sa valeur moyenne est donc nulle. Cette raison de bon sens, que me donne M. Bauer, suffit à prouver, sans calculs, que l’équipartition de l’énergie ne peut alors s’étendre à l’énergie de choc.

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