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L’ÉQUILIBRE STATISTIQUE DES ÉMULSIONS

mence notre escalier. Comme il est au reste évident, si l’on part d’un même niveau pour s’élever d’une même hauteur, que l’abaissement de pression ne dépend pas du nombre de marches dans lesquelles on subdivise cette hauteur, on voit qu’en définitive la pression s’abaissera dans le même rapport, chaque fois qu’on s’élèvera de la hauteur , à partir de n’importe quel niveau. Dans de l’air (à la température ordinaire) on trouverait ainsi que la pression est divisée par 2 chaque fois qu’on s’élève de 6 kilomètres. (Dans l’oxygène pur, à 0°, 5 kilomètres suffiraient.)

Bien entendu, comme la pression, proportionnelle à la densité, est donc proportionnelle au nombre de molécules par unité de volume, le rapport des pressions peut être remplacé par le rapport des nombres de molécules aux deux niveaux considérés.

Mais l’élévation qui entraîne une raréfaction donnée change suivant le gaz. On lit en effet sur la formule que le rapport des pressions n’est pas changé si le produit reste le même. En d’autres termes, si la molécule-gramme du second gaz est 16 fois plus légère que celle du premier, l’élévation nécessaire pour y produire la même raréfaction sera 16 fois plus grande dans le deuxième gaz. Comme il faut s’élever de 5 kilomètres dans de l’oxygène à 0° pour que la densité devienne 2 fois plus faible, il faudrait donc s’élever 16 fois plus, soit de 80 kilomètres, dans de l’hydrogène à 0° pour obtenir le même résultat.

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