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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

ainsi compté plusieurs milliers de grains, on connaît la richesse en grains de la gouttelette prélevée, aussitôt après agitation, dans une émulsion donnée. Si cette émulsion est titrée (dessiccation à l’étuve), on a par une simple proportion la masse ou le volume d’un grain.

C) Application de la loi de Stokes. — Supposons que l’on abandonne à elle-même, à température constante, une longue colonne verticale de l’émulsion uniforme étudiée. On sera tellement loin de la répartition d’équilibre que les grains des couches supérieures tomberont comme les gouttelettes d’un nuage sans qu’on ait pratiquement à se préoccuper du reflux dû à l’accumulation des grains dans les couches inférieures. Le liquide se clarifiera donc progressivement dans sa partie supérieure. C’est ce que l’on constate aisément sur l’émulsion contenue dans un tube capillaire vertical situé dans un thermostat. Le niveau du nuage qui tombe n’est jamais très net, car en raison des hasards de leur agitation, les grains ne peuvent tomber tous de la même hauteur ; pourtant, en pointant le « milieu » de la zone de passage, on peut évaluer à 1/50 près la valeur moyenne de cette hauteur de chute (ordre de grandeur : quelques millimètres par jour), et par suite la vitesse moyenne de cette chute.

D’autre part, Stokes a établi (et l’expérience a vérifié, dans le cas des sphères à diamètre directement mesurable, de 1 millimètre par exemple) que la force de frottement qui s’oppose dans un fluide de viscosité , au mouvement d’une sphère

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