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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

60. — Extension de la loi de Stokes. — Incidemment, ces expériences lèvent les doutes qu’on avait justement exprimés (J. Duclaux) sur l’extension de la loi de Stokes à la vitesse de chute d’un nuage. La loi de Stokes fait intervenir la vitesse vraie d’une sphère par rapport au fluide, et ici on l’applique à une vitesse moyenne sans rapport avec les vitesses vraies des grains qui sont incomparablement plus grandes et qui varient sans cesse.

On ne peut cependant plus douter, d’après les concordances précédentes, que, malgré le mouvement brownien, cette extension soit légitime. Mais ces expériences ne valent que pour les liquides[1]. Dans les gaz, comme j’aurai à le dire plus loin, la loi de Stokes cesse de s’appliquer, non pas à cause de l’agitation des granules, mais parce que ces granules deviennent comparables au libre parcours moyen des molécules du fluide.

61. — Mise en observation d’une émulsion. — Ce n’est pas sur une hauteur de quelques centimètres ou même de quelques millimètres, mais sur des hauteurs inférieures au dixième de millimètre que l’on peut étudier utilement les émulsions que j’ai employées. J’ai donc fait cette étude au microscope. Une gouttelette d’émulsion est déposée dans une cuve plate (par exemple une cellule Zeiss, profonde de 1/10e de millimètre, pour numé-

  1. Et encore faut-il (Smoluchowski) que le nuage s’étendant jusqu’aux parois latérales du tube de chute (ce qui est pour nous réalisé en tube capillaire) ne puisse descendre d’un bloc (avec reflux du liquide par les côtés) comme fait ce nuage dans l’atmosphère.
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