Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE

volume. Et, en fait, cette densité moyenne, peut-être encore notablement différente pour des sphères de 1 000 mètres cubes et de 1 centimètre cube, ne varie plus de 1 millionième quand on passe du centimètre cube au millième de millimètre cube. Pourtant, même entre ces limites de volume (dont l’écart dépend au reste beaucoup des conditions d’agitation du fluide), des variations de l’ordre du milliardième se produisent irrégulièrement.

Diminuons toujours le volume. Loin que ces fluctuations deviennent de moins en moins importantes, elles vont être de plus en plus grandes et désordonnées. Aux dimensions où le mouvement brownien se révèle très actif, mettons pour le dixième de micron cube, elles commencent (dans l’air) à atteindre le millième ; elles sont du cinquième quand le rayon du sphérule imaginé devient de l’ordre du centième de micron.

Un bond encore : ce rayon devient de l’ordre du rayon moléculaire. Alors, en général (du moins pour un gaz), notre sphérule se trouve entièrement dans le vide intermoléculaire, et la densité moyenne y restera désormais nulle : la densité vraie est nulle au point qu’on nous a donné. Mais, une fois sur mille peut-être, ce point se sera trouvé à l’intérieur d’une molécule, et la densité moyenne va être alors comparable à celle de l’eau, soit mille fois supérieure à ce qu’on appelle couramment la densité vraie du gaz.

XIII