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LES LOIS DU MOUVEMENT BROWNIEN

cherché, par dissolution de substances convenables, à donner au liquide intergranulaire la densité des grains. Une complication aussitôt manifestée consiste en ce que, à la dose nécessaire pour suspendre les grains entre deux eaux presque toutes ces substances agglutinent les grains en grappes de raisin, montrant ainsi de la plus jolie manière en quoi consiste le phénomène de la coagulation, peu facile à saisir sur les solutions colloïdales ordinaires (à grains ultramicroscopiques). Pour une seule substance, l’urée, cette coagulation n’a pas eu lieu.

Dans de l’eau à 27 p. 100 d’urée, j’ai donc pu suivre l’agitation des grains (série IV du Tableau précédent). J’ai de même, assez grossièrement, pu mesurer leur rotation. Pour cela, je pointais à intervalles de temps égaux les positions successives de certaines inclusions, ce qui permet ensuite, à loisir, de retrouver l’orientation de la sphère à chacun de ces instants, et de calculer approximativement sa rotation d’un instant à l’autre. Les calculs numériques, appliqués à environ 200 mesures d’angle faites sur des sphères ayant 13μ de diamètre, m’ont donné pour , par application de la formule d’Einstein, la valeur 65·1022 alors que la valeur probablement exacte est 69·1022. En d’autres termes, si l’on part de cette dernière valeur de , on prévoit, en degrés, pour , par minute, la valeur

14°

et l’on trouve expérimentalement

14°,5.
180