Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES FLUCTUATIONS

d’Avogadro. Langevin a retrouvé la même équation ( remplacé par la constante diélectrique ) en développant une théorie électromagnétique simple. Dans l’une ou l’autre théorie, la formule précédente s’obtient en ajoutant les intensités de la lumière diffractée par les molécules individuelles (supposées distribuées de façon parfaitement irrégulière).

C’est précisément cette même formule qu’on retrouve (pour = 90°) en appliquant la formule de Keesom, comme le fit observer Einstein.

On voit que l’extrême violet du spectre doit être 16 fois plus diffracté que l’extrême rouge (dont la longueur d’onde est 2 fois plus grande), et cela correspond bien à la couleur du ciel (qu’aucune autre hypothèse n’a réussi à expliquer).

La formule précédente ne tient pas compte de la lumière réfléchie par le sol. L’éclat du ciel serait doublé par un sol parfaitement réfléchissant (ce qui équivaudrait à illuminer l’air par un second soleil). Avec un sol couvert de neige ou de nuages, le pouvoir réfléchissant est peu éloigné de 0,7 et l’éclat du ciel est 1,7 fois celui qui serait dû au Soleil seul.

Le contrôle expérimental doit être réalisé à une hauteur suffisante pour éviter les perturbations dues aux poussières (fumées, gouttelettes, etc.). La première indication d’un tel contrôle a été tirée par lord Kelvin d’anciennes expériences de Sella qui, du sommet du mont Rose, comparant au même instant l’éclat du Soleil pour la hauteur 40° et l’éclat du ciel au zénith, a trouvé un rapport égal à 5 millions. Cela donne pour

200