Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
THÉORIE DE SMOLUCHOWSKI

thèse, la lumière bleue du ciel, observée dans une direction perpendiculaire aux rayons solaires, est fortement polarisée. Il est au reste difficile d’admettre qu’il s’agit là d’une diffraction par des poussières proprement dites, car le bleu du ciel n’est guère affaibli quand on s’élève de 2000m ou 3000m dans l’atmosphère, bien au-dessus de la plupart des poussières qui souillent l’air au voisinage du sol. On conçoit qu’il y ait là un moyen de compter les molécules diffractantes qui nous rendent visible une région donnée du ciel, et par suite un moyen d’obtenir .

Sans se borner à cette conception qualitative, Rayleigh, développant la théorie élastique de la lumière, a calculé le rapport qui doit exister, dans son hypothèse, entre l’intensité du rayonnement solaire direct et celle de la lumière diffusée par le ciel. De façon précise, supposons qu’on observe le ciel dans une direction dont la distance zénithale est , et qui fait un angle avec les rayons solaires ; les éclairements et obtenus au foyer d’un objectif successivement pointé vers cette région du ciel et vers le Soleil doivent être pour chaque longueur d’onde dans le rapport

désignant le demi-diamètre apparent du Soleil, et la pression atmosphérique et l’accélération de la pesanteur au lieu de l’observation, la molécule-gramme d’air (28g,8), le pouvoir réfringent de l’air (Lorentz), et la constante

199