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LA LUMIÈRE ET LES QUANTA

En définitive, je présume qu’on reste au-dessous de la vérité, en admettant que la matière des atomes est contractée dans un volume au moins un million de fois plus faible que le volume apparent qu’occupent ces atomes dans un corps solide et froid.

En d’autres termes, si nous imaginons les atomes d’un corps solide examinés à un grossissement tel que leurs centres paraissent distribués dans l’espace comme les centres d’une pile de boulets de 10 centimètres de diamètre, la matière qui correspond à chaque boulet n’occupera réellement qu’une sphère de diamètre inférieur au millimètre : nous pourrons penser à de petits grains de plomb en moyenne distants de 20 centimètres. Pour l’air, vu à ce grossissement, ces « grains de plomb » seraient en moyenne distants de 20 mètres.

On peut imaginer, bien entendu, qu’une partie extrêmement petite de l’atome reste éloignée de son centre, mais il faudra toujours admettre que la plus grande part de sa masse est rassemblée tout près du centre.

Plus encore que nous le supposions, la matière est prodigieusement lacunaire et discontinue.

Quant au rayon de protection, distance des centres au moment du choc, il définit comme déjà nous l’avions supposé, une distance pour laquelle la substance de l’atome exerce une force répulsive énorme sur la substance d’un autre atome. Nous verrons en parlant des rayons positifs rapides, que pour des distances plus petites, la

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