Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/281

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ATOME D’ÉLECTRICITÉ

taines observations de M. Villard, a été établie par M. Wien. Il s’est en effet assuré que ces rayons sont déviés comme un flux d’électricité positive soit par le champ électrique (s’ils s’engagent entre les deux armatures d’un petit condensateur) soit par le champ magnétique (dont l’action est beaucoup plus faible que pour les rayons cathodiques). Les mesures de la vitesse et du rapport deviennent alors possibles. La vitesse, variable selon les conditions, est seulement de quelques centaines de kilomètres par seconde. Le rapport de la charge à la masse redevient du même ordre que dans l’électrolyse : ce sont des atomes ordinaires (ou des groupes d’atomes), qui forment les rayons positifs.

Ces mesures étaient grossières, car les rayons positifs, une fois déviés, deviennent très flous. On le comprend (Thomson) en admettant qu’un atome lancé à grande vitesse peut, quand il heurte une molécule neutre, perdre (ou gagner) de nouveaux corpuscules[1]. Si cela arrive pendant que le projectile traverse le champ déviant, la déviation peut devenir quelconque. Aussi Thomson, mastiquant hermétiquement la cathode à la paroi du tube, laisse communiquer la région d’observation et la région d’émission seulement par le canal où s’engage le pinceau de rayons étudiés, canal si long et si fin que l’on peut maintenir un vide beaucoup plus élevé dans la région d’observation que dans celle d’émission. Les rencontres

  1. On s’explique en même temps que les rayons positifs, laissant sur leur trajet des molécules ionisées, rendent conducteur le gaz raréfié qu’ils traversent.
258