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Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/282

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RAYONS POSITIFS

y sont alors en nombre insignifiant et, si la direction (commune) des champs électrique et magnétique est perpendiculaire au pinceau, on voit aisément que les projectiles de même sorte (même , mais vitesses différentes) viennent frapper une plaque placée en face du canal aux divers points d’une même parabole. Réciproquement chaque parabole apparue sur cette plaque détermine (au centième près) le rapport d’une sorte de projectiles.

Sans parler des molécules singulières qu’on peut mettre ainsi en évidence, et qui laissent soupçonner, suivant l’expression de Thomson, une chimie nouvelle, on vérifie par la qu’un même atome peut perdre (ou gagner) plusieurs corpuscules. Les faisceaux de rayons positifs dus à la vapeur monoatomique du mercure indiquent par exemple que l’atome du mercure peut perdre jusqu’à 8 corpuscules, sans que son individualité chimique soit atteinte (puisqu’il n’apparaît pas de nouveau corps simple à la faveur des décharges électriques).

Il est bien remarquable que jamais on n’ait pu isoler des électrons positifs : toute ionisation divise l’atome, d’une part, en 1 ou plusieurs corpuscules négatifs, de masse insignifiante, et d’autre part en un ion positif relativement très lourd, formé du reste de l’atome.

L’atome n’est donc pas insécable, au sens strict du mot, et peut-être consiste en une sorte de soleil positif, dans lequel réside l’individualité chimique, et autour duquel s’agitent une nuée de planètes négatives, de même sorte pour tous les

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