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RAYONS POSITIFS

tique. Mais Pierre Weiss montra bientôt qu’ils sont valables même pour un solide ; il expliqua de plus, dans le détail, le ferromagnétisme (par l’hypothèse d’un champ intérieur très intense, dû aux actions mutuelles entre molécules). En définitive il put bientôt tirer de l’expérience, pour divers atomes, les valeurs du moment maximum par atome-gramme. Il fit ainsi cette découverte très importante que ces valeurs sont des multiples entiers d’un même nombre (1 123 unités C. G. S.) en sorte que le moment magnétique de tout atome vaudrait un nombre entier de fois

Or, peu avant, Ritz avait supposé que dans un même atome, mettons d’hydrogène, existent des aimants identiques qui peuvent se mettre bout à bout[1]. Weiss reprit alors et élargit cette hypothèse, en admettant que, non seulement dans une même sorte d’atomes, mais dans tous les atomes il existe des petits aimants identiques, nouveau constituant universel de la matière, qu’il a nommés magnétons[2]. Ces magnétons pourraient se disposer en file ou parallèlement, ajoutant alors leurs moments, mais ils pourraient

  1. Soit aimants identiques de longueur , mis bout à bout. Dans le prolongement, à une distance , soit un électron qu’on suppose mobile seulement dans le plan perpendiculaire aux aimants. Écarté de sa position d’équilibre, il gravitera dans le champ magnétique dû aux pôles extrêmes, avec une fréquence de la forme . Suivant les diverses valeurs entières possibles pour , on a ainsi les raies spectrales successives de la série de Balmer qui contient toutes les raies du spectre ordinaire de l’hydrogène. Il faut admettre que, pour un atome, est variable.
  2. Les recherches dans le champ magnétique ont porté sur les atomes de Fe, Ni, Co, Cr, Mn, V, Cu, V.