Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE VIII

GENÈSE ET DESTRUCTION D’ATOMES


Transmutations.

105. — Radioactivité. — La décharge dans les gaz raréfiés nous a fait connaître trois sortes de radiations qui ont pour caractères communs d’impressionner les plaques photographiques, d’exciter des fluorescences variées, et de rendre conducteurs les gaz qu’elles traversent.

Il existe des corps qui, sans excitation extérieure, émettent continuellement des rayons analogues. Cette découverte capitale a été faite en 1896 par Henri Becquerel sur les composés de l’uranium et l’uranium métallique lui-même. Les rayons uraniques ont une intensité faible, mais constante, la même dans la lumière ou dans l’obscurité, à froid ou à chaud, à midi ou à minuit[1]. Cette intensité ne dépend que de la masse d’uranium présent, et pas du tout de son état de combinaison, en sorte que deux corps uranifères différents étalés en couche très mince (pour éviter l’absorption dans la couche) de façon à contenir autant d’uranium au centimètre carré, donne-

  1. Ce dernier point, établi par Curie, élimine l’hypothèse d’une excitation par un rayonnement solaire invisible.