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TRANSMUTATIONS

et par suite qu’un atome, peut naître et mourir.

Il est alors difficile de ne pas penser que le radium se détruit lui aussi progressivement et précisément dans la mesure où il engendre du niton, soit à peu près à raison de un millième de milligramme par jour et par gramme. Bref, on est bien conduit à penser que toute radioactivité est le signe de la transmutation d’un atome en un ou plusieurs autres atomes.

Ces transmutations sont discontinues. Nous ne saisissons en effet aucun intermédiaire entre le radium et le niton ; nous avons des atomes de radium ou des atomes de niton et ne pouvons mettre en évidence aucune matière qui ne serait plus du radium et ne serait pas encore du niton. De même, tant qu’on peut déceler le niton, ce gaz conserve exactement ses propriétés, quel que soit son « âge » et en particulier continue à disparaître par moitié pour chaque intervalle de 4 jours. Les transmutations doivent se faire atome par atome, de façon brusque, explosive, et c’est précisément pendant ces explosions que jaillissent les rayons. Quand nous disons que par exemple la radioactivité de l’uranium est une propriété atomique, il faut bien entendre qu’elle ne nous révèle pas les atomes d’uranium qui subsistent, mais uniquement ceux qui se brisent (dont le nombre est au reste à chaque instant proportionnel à la masse d’uranium qui subsiste). C’est dans le seul moment où il explose que l’atome est radioactif.

107. — Genèse de l’hélium. — On n’eût peut-être

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