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GENÈSE ET DESTRUCTION D’ATOMES

pas facilement accepté les conceptions de Rutherford si quelque corps simple déjà connu ne s’était trouvé engendré par transmutation. Or, précisément, Ramsay et Soddy réussirent à prouver que de l’hélium se développe en quantité sans cesse croissante dans une enceinte scellée contenant du radium (comme au reste l’avaient prévu Rutherford et Soddy). Cette expérience brillante mit hors de doute, pour tous les physiciens, la possibilité de transmutations spontanées (1903).

On savait d’autre part que les projectiles α ont des masses de l’ordre des masses atomiques. De façon plus précise, le rapport est toujours à peu près le même quel que soit l’élément générateur des rayons rayons α et il est environ 2 fois plus petit que pour l’ion hydrogène dans l’électrolyse. Les projectiles α pouvaient donc être des atomes de coefficient égal à 2 ; mais ils peuvent aussi bien (Rutherford), être des atomes d’hélium portant chacun deux charges élémentaires. C’est ce que Rutherford et Roys ont directement prouvé : ils enferment du niton dans un tube de verre à paroi mince (de l’ordre du centième de millimètre), que ne peuvent absolument traverser les molécules d’un gaz dans l’état d’agitation qui correspond à la température ordinaire (ce qu’on aura vérifié en particulier pour de l’hélium) mais que traversent aisément les rayons α émis par le niton ; or, dans ces conditions, on retrouve bientôt de l’hélium dans l’enceinte extérieure où ont ainsi pénétré ces rayons : les projectiles α sont des atomes d’hélium lancés à la prodigieuse

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