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GENÈSE ET DESTRUCTION D’ATOMES

ou pour la lumière qui emplit une enceinte isotherme.

Lorsque, par hasard, certaines conditions encore mystérieuses se trouvent réalisées dans ce noyau complexe, un bouleversement formidable se produit, avec redistribution de la matière suivant un autre régime permanent stable de mouvement désordonné intérieur. On peut supposer (mais il n’est pas certain) que les particules α ou β préexistent dans le noyau, et y possèdent déjà, avant l’explosion, des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde.

J’ai à peine besoin de dire que la loi de hasard trouvée pour les émanations du radium ou du thorium, est la loi générale de la désintégration atomique. À chaque élément radioactif correspond une période, ou durée pendant laquelle la moitié de toute masse notable de l’élément subit la transmutation. Cette période est d’environ 2 000 ans pour le radium (Boltwood), en sorte que si l’on scelle aujourd’hui une ampoule contenant 2 grammes de radium, il n’y aura plus que 1 gramme de radium dans l’ampoule en l’an 3913, avec 1 gramme d’autres matières encore à déterminer (parmi lesquelles de l’hélium). Cela revient à dire, comme le montre un calcul simple, que, dans une seconde, il disparaît à peu près le cent milliardième (plus exactement 1,09·10−11) de toute masse notable de radium.

111. — Séries radioactives. — On a réussi (comme on avait fait pour le niton avant de l’isoler) à caractériser par leurs périodes une trentaine de

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