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LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE


donc probablement des rôles très semblables, et leurs masses sont probablement dans les mêmes rapports que les masses de ces trois éléments qui se combinent avec une masse donnée du même métal. Cela conduira déjà à éliminer parmi les listes des nombres proportionnels qui a priori pouvaient donner les rapports atomiques, toutes celles où les nombres proportionnels Cl, Br et I, du chlore, du brome et de l’iode ne seraient pas entre eux comme 71, 160, et 254.

On atteindra tout aussi aisément des valeurs probables pour les rapports atomiques des divers métaux alcalins, et cela réduira encore beaucoup le nombre des listes possibles. Mais on n’aura pas, par cette voie (ou du moins on n’a pas eu jusqu’à présent) le rapport des masses atomiques du chlore et du potassium, ces éléments ne jouant dans aucun genre de composés des rôles analogues. On n’a même pu passer jusqu’à présent, par aucune relation nette d’isomorphisme ou d’analogie chimique, de l’un des métaux alcalins à l’un des autres métaux. Mais, par divers isomorphismes (aluns, spinelles, carbonates, sulfates, etc…), on a pu atteindre de proche en proche les valeurs probables des rapports atomiques pour la plupart de ces autres métaux.

Bref, on aura ainsi réduit extrêmement l’indétermination primitive, au premier abord décourageante. On ne l’aura pas supprimée. Et, pour citer l’exemple au sujet duquel ont eu lieu les controverses les plus vives, on n’aura trouvé dans cette étude aucune raison sérieuse pour donner à l’eau la formule H2O plutôt que la formule HO,

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