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ATOMES


mule[1]. On passe de l’une quelconque de ces listes à une autre en y multipliant un ou plusieurs termes par des fractions simples. Enfin l’analyse chimique, ou les lois de discontinuité, ne donnent aucun moyen de reconnaître parmi ces listes une liste où les termes seraient dans le même rapport que les masses des atomes (supposés exister).

10. — Les composés qui se ressemblent. — Heureusement on peut guider par d’autres considérations un choix qui du seul point de vue de l’analyse chimique resterait indéterminé. Et, de fait, on n’a jamais hésité sérieusement qu’entre un petit nombre de listes de nombres proportionnels.

C’est que l’on a dès l’abord estimé que des formules analogues doivent représenter des composés qui se ressemblent. Tel est le cas pour le chlorure, le bromure ou l’iodure d’un même métal quelconque. Ces trois sels sont isomorphes, c’est-à-dire que leurs cristaux ont la même forme[2], et qu’ils peuvent (par évaporation d’une solution mixte), donner des cristaux mixtes de cette même forme (mélanges homogènes solides à proportions arbitraires). En outre de cette ressemblance physique déjà si remarquable, ces trois sels se ressemblent par leurs diverses réactions chimiques. Les atomes de chlore, de brome, et d’iode jouent

  1. Deux listes ne sont pas distinctes si l’on obtient l’une à partir de l’autre en y multipliant tous les termes par un même nombre.
  2. Au sens des cristallographes : on peut orienter deux cristaux de façon que chaque face de l’un soit parallèle à une face de l’autre.
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