Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE


pendant plus de cinquante ans le développement de la chimie. En effet, et toute question de théorie mise à part, elle s’est trouvée beaucoup moins apte à représenter ou à suggérer les phénomènes que la notation atomique proposée par Gerhardt vers 1810, où se trouvaient utilisés les nombres proportionnels que Gerhardt et ses continuateurs ont regardés, pour les raisons que nous allons voir, comme donnant ces rapports de poids des atomes que l’isomorphisme et l’analogie chimique n’avaient pu tous déterminer.


L’hypothèse d’Avogadro.

12. — Loi de dilatation et de combinaison des gaz. — Les considérations qui ont mis en évidence ces nombres proportionnels si importants se rattachent aux lois des gaz, maintenant familières à tous.

On sait, d’abord, depuis Boyle (1660) et Mariotte (1673) que, à température fixée, la densité d’un gaz (masse contenue dans l’unité de volume) est proportionnelle à la pression[1]. Soient alors, pour 2 gaz différents à la même température et à la même pression, et les nombres de molécules présentes par centimètre cube. Multiplions par un même nombre, mettons par 3, la pression commune aux deux gaz, les masses présentes

  1. En réalité il s’agit là d’une loi limite, assez bien vérifiée (mettons à 1 p. 100 près) pour les divers gaz quand leur pression reste inférieure à une dizaine d’atmosphères, beaucoup mieux vérifiée à plus basse pression, et qui semble devenir rigoureusement exacte quand la densité tend vers zéro.
24