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LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE


quantité de chaleur, soit 6 calories, pour élever de 1° la température de un atome-gramme quelconque.

Si donc on hésitait sur la valeur d’un coefficient atomique, mettons celui de l’or, il suffirait d’observer que la chaleur spécifique de l’or est 0,03 pour penser que son coefficient atomique doit être voisin de 200. On le fixerait alors avec précision par l’analyse chimique des composés de l’or : le chlorure d’or, par exemple, contient 65gr,7 d’or pour 25,5 de chlore, le poids atomique de l’or est donc un multiple ou sous-multiple simple de 65,7. S’il est voisin de 200, il est donc probablement égal à 197, qui est le triple de 65,7.

Il va de soi qu’une telle détermination, fondée sur une règle empirique, ne peut être regardée comme ayant la valeur de celles qui se fondent sur les isomorphismes et l’hypothèse d’Avogadro. Cette réserve est d’autant plus nécessaire que certains éléments (bore, carbone, silicium), ne vérifient sûrement pas la règle de Dulong et Petit, du moins à la température ordinaire[1]. Le nombre de ces exceptions, et l’importance des écarts, vont d’ailleurs en croissant quand la température s’abaisse, la chaleur spécifique finissant par tendre vers zéro pour n’importe quel élément (Nernst), en sorte que la règle est grossièrement fausse aux basses températures (par exemple, pour le diamant, au-dessous de −240°, la chaleur atomique est inférieure à 0,01).

  1. La chaleur spécifique de l’atome-gramme, est alors, au lieu de 6, 4,5 pour le silicium, 3 pour le bore, 2 pour le carbone.
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