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LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE


autant de valences dans les divers composés où il entre. Jamais on n’a été conduit à supposer l’hydrogène polyvalent ; le chlore, le brome ou l’iode, qui peuvent remplacer l’hydrogène atome par atome, sont aussi univalents. L’oxygène est généralement bivalent comme dans l’eau HOH, l’azote trivalent comme dans le gaz ammoniac NH3 ou pentavalent comme dans le sel ammoniac NH4Cl, le carbone quadrivalent comme dans le méthane CH4. Mais l’existence indiscutable des molécules NO du bioxyde d’azote suffit à rappeler que l’oxygène et l’azote ne sont pas toujours l’un bivalent, l’autre trivalent, et de même l’oxygène et le carbone ne peuvent conserver tous deux en même temps leurs valences ordinaires dans l’oxyde de carbone CO. Il va de soi que si de pareilles anomalies étaient fréquentes, la notion de valence, même fondée, perdrait beaucoup de son utilité.

23. — Formules de constitution. — Quand on connaît les conditions de formation d’un composé, on peut souvent, en admettant que la dislocation est restée minimum, déterminer de façon complète quels atomes sont liés dans la molécule de ce composé, et par combien de valences ils sont reliés. C’est ce qu’on appelle établir la constitution du composé. Un doute peut subsister, tant que cette constitution est déterminée par une seule série de réactions. Mais ce doute deviendra faible si plusieurs séries de réactions différentes suggèrent la même constitution. Représentant par un tiret chaque valence saturée, on saura alors représenter

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