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STRUCTURE DES MOLÉCULES


unissant deux atomes seulement, sans s’inquiéter absolument des autres atomes présents. Naturellement personne ne pense qu’il y ait réellement sur les atomes de petits crochets ou de petites mains, mais les forces complètement inconnues qui les unissent doivent être équivalentes à de tels liens, que l’on appelle valences pour éviter l’emploi d’expressions trop anthropomorphiques.

Si tous les atomes étaient monovalents, une molécule ne pourrait jamais contenir que deux atomes : il y a donc des atomes polyvalents. Dès lors rien ne limite le nombre d’atomes d’une molécule sinon la fragilité sans cesse plus grande d’une molécule formée de plus d’atomes (le nombre des enfants qui forment une ronde en se tenant par la main n’est pas limité). L’oxygène, par exemple, est au moins bivalent, puisque, outre la molécule O2, ses atomes peuvent former la molécule O3 de l’ozone.

L’image même que nous avons donnée suffit à suggérer que le nombre de valences utilisées par un atome peut varier d’une combinaison à une autre. Si un homme avec ses deux mains représente un atome bivalent, nous ne pourrons nous empêcher de songer qu’il pourrait laisser une main dans une de ses poches et fonctionner alors comme monovalent, ou que, éventuellement, faisant intervenir une valence d’une nature différente, il pourrait saisir un objet avec ses dents et fonctionner ainsi comme trivalent, ce qui n’empêche que le plus ordinairement on Pourra négliger cette possibilité.

De même chaque atome conserve en général

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